Une nouvelle réglementation européenne, votée en février 2019, fixe à l’horizon 2030 une diminution de 30 % des émissions de CO2, dégagés par les poids-lourds neufs commercialisés sur le territoire européen par rapport à la période 2019-2020. Une phase de baisse transitoire de 15 % est prévue d’ici 2025. C’est un enjeu de santé publique majeur et un défi technologique pour les constructeurs.
La nouvelle législation édictée en février 2019 va contraindre les constructeurs de véhicules poids-lourds à fabriquer désormais des modèles qui émettent moins de CO2. Les ingénieurs des différents constructeurs planchent activement sur de nouveaux modèles avec de nouvelles sources d’énergie. Ce mouvement devrait fortement s’intensifier dans les mois et années à venir.
Des amendes pour les constructeurs qui ne respecteront pas les normes
Depuis juillet 2019, le dispositif est lancé, car les parlementaires européens ont commencé à mesurer, durant un an, le volume de gaz à effet de serre dégagé par les poids-lourds neufs de plus de 16 T immatriculés sur le territoire européen, pour chaque constructeur. Les fabricants qui ne respecteront pas ces nouvelles normes de baisse des émissions de CO2 devront régler une pénalité de 4 250 € par gramme de CO2 en excès dégagé par km parcouru et par tonne. Puis, l’amende augmentera pour atteindre 6 800 € à horizon 2030. Les constructeurs vont donc devoir commercialiser au sein de leur flotte de véhicules une part de plus en plus importante de modèles électriques.
De plus, la Commission européenne exige des quotas, qui varient selon les États, de modèles à très faible émission pour les commandes publiques. Ainsi pour l’hexagone, cela représente 10 % des véhicules poids-lourds, 37 % pour les véhicules utilitaires légers (VUL) et 45 % des bus et cars.
Un challenge pour les constructeurs
Les constructeurs se tournent donc sensiblement vers l’électrification. C’est aussi une demande de plus en plus forte de la part des clients. Le constructeur MAN, 2ème plus gros acteur européen, a présenté en mai 2019 à Paris quelques modèles entièrement électriques. Des véhicules adaptés à la livraison en zone urbaine. Autre exemple, avec la société Renault Trucks qui a mis au point un camion entièrement électrique. Celui-ci a séduit le brasseur Carlsberg qui a passé une commande de 20 D Wide Z.E. de 26 T au constructeur. Ces modèles totalement électriques seront livrés cette année. Ils seront utilisés, en Suisse, par la Brasserie Feldschlösschen. Renault Trucks estime que la logistique urbaine doit se transformer vers l’électrique pour faire face aux émissions de gaz à effet de serre. Ces véhicules feront des parcours journaliers d’une centaine de kilomètres pour fournir les clients. Avec ses modèles de camions électriques, Renault Trucks s’adapte aux nouveaux besoins des entrepreneurs. Nous retrouverons ainsi sur les routes dans les mois et années à venir de plus en plus de véhicules qui fonctionneront avec une batterie électrique, et d’autres qui continueront à fonctionner avec une batterie poids-lourd classique.
Les propositions de l’OTRE
L’organisation des transporteurs routiers européens (OTRE), qui réunit les professionnels du secteur, a émis des propositions à destination des élus. Parmi les préconisations, il y a la volonté de développer les énergies alternatives comme le biocarburant et l’électricité en vue de moderniser la flotte de camion en achetant des véhicules plus écologiques. L’OTRE veut également inciter les sociétés à développer l’éco-conduite et souhaite négocier un accord de transition énergétique pour le secteur du transport qui engage les régions, l’État et les entreprises concernées. L’OTRE appelle de ses vœux la durabilité d’un dispositif fiscal incitatif pour les véhicules roulant grâce à une énergie alternative.
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