La société de consommation produit parfois de bien étranges histoires. La loi du marché s’indexe en effet bien plus souvent sur le désir que sur le besoin et certains produits, parfois décriés dès leurs débuts pour leur manque de capacités, retrouvent une seconde jeunesse grâce à l’art et à l’imagination sans limites des humains. Dans le monde de l’industrie cinématographique, tout est possible et même le moteur de l’histoire y préfère toujours l’esthétisme à la fonctionnalité.
Le parcours pittoresque de la DeLorean DMC-12 est emblématique par de nombreux aspects. Considérée comme un modèle raté et exemple type de l’échec commercial, cette voiture sans style et équipée de matériaux peu efficaces a finalement trouvé sa voie grâce à la vision d’un réalisateur inspiré. Avec la trilogie « Retour vers le Futur », Robert Zemeckis a offert à la DeLorean une vitrine universelle et intemporelle qui continue de susciter l’admiration des fans. Présentation.
La DeLorean DMC-12, du flop commercial au blockbuster
Produite dans une obscure usine de Belfast en Irlande du Nord, la DeLorean DMC-12 est le prototype même de l’échec commercial. Sa fabrication n’a duré que trois ans, de 1981 à 1983, pour une production d’à peine 9000 exemplaires. Personne n’aurait jamais entendu de cette voiture mal conçue, truffée de défauts de fabrication et construite à partir de matériaux de basse qualité si un réalisateur un peu fou ne s’était pas entiché de son esthétisme si particulier.
Au début des années 80, Robert Zemeckis est en pleine préparation de sa fameuse trilogie « Retour vers le Futur », qui deviendra culte pour toute une génération. Pour faire naviguer Marty dans le champ spatio-temporel, il est à la recherche d’un véhicule hors du commun, à l’identité visuelle parfaitement reconnaissable. Lorsqu’il tombe sur une DeLorean, c’est le coup de foudre immédiat et il l’inclut tout de suite au casting de sa trilogie.
Une voiture pour les fans de cinéma
On connaît la suite du film. De succès en succès, la trilogie deviendra l’une des œuvres cinématographiques les plus emblématiques des années 80. Et la DeLorean DMC-12 accèdera au même statut de starlette du petit écran que Michael J. Fox. Avec l’histoire rocambolesque de John DeLorean, qui mêle gestion chaotique de l’affaire sur fond de trafic de drogue, l’homme d’affaires américain offrira une toile de fond parfait pour la légende de la voiture, devenue la plus célèbre au monde.
Les fans de la série et de belles mécaniques s’arrachent désormais les modèles en circulation à coups de milliers de dollars. Les enchères montent parfois jusqu’à plus de 60 000 dollars selon l’état du véhicule ! Pas mal pour une voiture que l’on disait mal conçue dès sa sortie dans les années 80. Aujourd’hui, on ne compte plus les clubs de propriétaires et autres communautés de fans qui font vivre la légende. Et ceux-ci seront ravis d’apprendre que l’aventure pourrait bien prendre un nouveau virage en 2021.
Le retour de la DeLorean au premier plan
En effet, depuis quelques temps, il se murmure que la DeLorean Motor Company, qui a racheté les actifs de la petite usine de Belfast en 1997, envisagerait sérieusement de reprendre la production de la DeLorean DMC-12 en 2021. On parle là d’une fabrication modeste, avec seulement 325 véhicules par an. Pas de quoi satisfaire tous les fans de la série, mais ce nombre limité est largement suffisant pour stimuler la communauté et faire parler à nouveau de la voiture spatio-temporelle de collection.
Pour corriger les nombreux défauts du modèle, la marque aurait décidé d’associer des composants modernes, notamment des suspensions, des freins et un régulateur de vitesse aux stocks d’origine. Ces modifications ne concerneraient pas la carrosserie qui conserverait l’exact aspect du modèle de base. Mais dans le moteur, on trouverait par contre un V6 de 3,5L pour 350 chevaux. La promesse d’un aller simple pour le paradis du cinéma !
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